Assurance cyber :
Quels prérequis pour être éligible ?
D’après le Baromètre 2025 de l’assureur Allianz ¹, 44 % des entreprises françaises considèrent les incidents cyber comme leur principal risque, devant les interruptions d’activité et les catastrophes naturelles.
Face à des événements de sécurité qui augmentent (l’ANSSI indique en avoir traité 15 % de plus en 2024 qu’en 2023), les entreprises cherchent à mieux se protéger des risques cyber, notamment avec une assurance dédiée. Pour autant, souscrire un contrat d’assurance cyber nécessite de pouvoir justifier d’un niveau de protection assez élevé. Les assureurs sont de plus en plus exigeants et certaines mesures de sécurité sont considérées comme des critères d’assurabilité : mise en place d’un EDR – Endpoint Detection and Response, tests réguliers des sauvegardes, déploiement d’une solution de MFA, etc. Les entreprises qui n’ont pas atteint un tel niveau de sécurité peuvent se voir refuser l’accès à une assurance cyber.
Les solutions d’Identity and Access Management (IAM) et notamment de Privileged Access Management (PAM) représentent des garanties de sécurité de plus en plus exigées par les cyber assureurs. Voici pourquoi.
Cyber assurance : quel intérêt, quels prérequis ?
Qu’est-ce que la cyber assurance ?
Comme toute crise, une cyberattaque peut être particulièrement déstabilisante et fragilisante pour une entreprise, à la fois sur le plan opérationnel, financier, juridique et réputationnel (pertes liées à la perturbation ou à l’arrêt de l’activité, frais de gestion de crise, violations de données personnelles, atteinte à l’image, etc.).
En fonction des polices d’assurance et des garanties souscrites, une cyber assurance permet de couvrir tout ou partie des frais liés à un incident de sécurité, par exemple : perte de chiffre d’affaires, investigation, remise en état du système d’information, préjudice financier causé aux tiers, etc. Face à des frais aussi nombreux et alors que les cybermenaces augmentent, la seule couverture financière n’est plus suffisante. Les assureurs encouragent désormais les entreprises à améliorer leurs défenses en amont, grâce à l’implémentation de différentes mesures de protection.
Les compagnies d’assurance tendent à inclure des accompagnements techniques dans leurs offres. Conscientes de l’intérêt d’une telle approche, les entreprises sont d’ailleurs de plus en plus nombreuses à effectuer des demandes de souscription de cyber assurance : +32 % de souscriptions chez les ETI, +33 % chez les entreprises de taille moyenne en 2024 d’après un rapport de l’Association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise – AMRAE ².
Cyber assurance : des prérequis de plus en plus nombreux
Les assureurs ne sont prêts à couvrir un risque que s’il est déjà maîtrisé par l’entreprise. Ils souhaitent donc, avant d’accorder une police d’assurance cyber, pouvoir mesurer l’exposition de l’entreprise, évaluer sa capacité de réaction et la robustesse des mesures de sécurité mises en place. L’obtention d’une assurance cyber est désormais liée à la mise en place de différentes mesures de sécurité par les entreprises. Et ces mesures deviennent même des conditions d’assurabilité.
Les cyber assureurs sont en droit de refuser l’accès à un contrat s’ils estiment que l’entreprise n’est pas suffisamment protégée. Les entreprises doivent donc généralement implémenter des mesures de sécurité plus nombreuses et plus strictes pour souscrire un contrat. La gestion sécurisée des identités et des accès (Identity and Access Management – IAM) en fait partie. Pour une entreprise, améliorer sa posture de sécurité peut également permettre de réduire le montant de la prime d’assurance.
Certains assureurs s’associent désormais à des fournisseurs technologiques pour proposer aux entreprises une approche globale en matière de gestion des risques cyber. Ces offres combinent un parcours de sécurité informatique et des mesures de protection robustes avec une couverture assurantielle. D’après le Baromètre « Les ETI face au risque cyber »³ réalisé par l’Ifop pour Stoïk en 2025, 49 % des ETI interrogées se déclarent d’ailleurs intéressées par l’accès à des outils de prévention dans le cadre d’un contrat d’assurance contre le risque cyber.
Et cette approche globale profite à tous. Pour les entreprises, souscrire une cyber assurance permet de mieux maîtriser son exposition aux risques cyber et sa surface d’attaque, et donc de réduire la probabilité qu’une attaque survienne. De leur côté, les assureurs améliorent la sinistralité de leurs clients.
Sécuriser les identités et les accès via l’IAM, un critère clé pour souscrire une cyber assurance
Une réponse à l’essor des cyberattaques ciblant les tiers
Sécuriser les identités et les accès, notamment les accès à distance et les accès dits « à privilèges », constitue la clé de voûte d’une stratégie de cybersécurité efficace. C’est aussi un critère de plus en plus exigé pour souscrire une cyber assurance.
Les entreprises ayant considérablement renforcé leurs défenses ces dernières années, les cybercriminels n’hésitent plus à viser un partenaire, un sous-traitant ou un fournisseur pour atteindre leur cible. Les différents acteurs d’une supply chain ou d’un écosystème ont généralement besoin d’accès à distance, et même souvent d’accès à privilèges, pour effectuer leurs opérations. Un point dont se servent les cybercriminels pour réussir leurs intrusions.
Les risques de sécurité liés aux tiers tendent donc à devenir une préoccupation majeure. D’après le Baromètre de la cybersécurité des entreprises ⁴ publié en 2025 par le CESIN, 28 % des entreprises interrogées ont constaté de mauvaises pratiques dans des opérations et prestations confiées à des tiers, et 85 % des entreprises ont mis en place des clauses de sécurité dans leurs contrats pour adresser ce risque lié aux tiers.
S’il reste essentiel de mettre en place des mesures de cyber hygiène (backups, antivirus, firewall, MFA, gestion des correctifs, formation des salariés à la cybersécurité, etc.), le niveau le plus élémentaire n’est plus suffisant pour prévenir les risques liés aux tiers et se protéger des attaques venant de l’extérieur.
IAM / PAM : des garanties de sécurité exigées par les cyber assureurs
Les solutions de gestion des identités et des accès (IAM), et en particulier des accès à privilèges (PAM), compliquent la tâche des attaquants lorsqu’ils souhaitent effectuer un déplacement latéral et étendre leurs privilèges au sein d’un environnement. Avec une solution de PAM, les équipes de sécurité peuvent mieux détecter et bloquer les attaques, ce qui contribue à limiter les risques de dommages et de pertes pour leur entreprise. Les outils d’Identity Access Management (IAM) et de Privileged Access Management (PAM) constituent des critères de souscription de plus en plus exigés.
Les solutions dédiées à la gestion des accès à privilèges offrent différentes garanties de sécurité aux assureurs :
- Authentification sécurisée aux actifs les plus critiques grâce au MFA, à la fois pour les administrateurs internes et pour les tiers.
- Contrôle d’accès fondé sur le principe du moindre privilège, dans le cas d’une solution PAM reposant sur une architecture Zero Trust.
- Gestion rigoureuse des sessions et des comptes à privilèges (détection et blocage automatique des activités suspectes, accès Just-in-Time, etc.).
- Audit des sessions.
- Gestion sécurisée des identifiants de connexion (coffre-fort de mots de passe, rotation automatique des mots de passe, injection automatique).
→ Lire aussi : Le PAM au service de l’assurance cyber risques
L’IAM, prérequis incontournable pour la cyber assurance
La sécurisation des identités et des accès est identifiée par l’ANSSI comme l’une des grandes mesures d’hygiène informatique. De la même manière qu’il est inutile de prendre une assurance auto sans respecter le Code de la route, il est tout aussi inefficace d’espérer maîtriser son exposition au risque cyber sans contrôler de manière rigoureuse qui accède au système d’information et avec quels droits d’accès.
Mettre en place une solution d’Identity and Access Management représente une règle incontournable de sécurité. Couplée à une assurance cyber, cette mesure offre aux organisations une couverture efficace du risque cyber.
L’évolution du contexte réglementaire accentue cette combinaison entre IAM et cyber assurance. Avec la directive européenne NIS 2, un nombre croissant d’entités devront gérer de manière sécurisée les accès de leurs tiers, et donc se doter d’une solution d’IAM/PAM. Elles seront également nombreuses à imposer à leurs sous-traitants, fournisseurs et prestataires de services de souscrire une assurance cyber, ce qui implique pour ces tiers de pouvoir justifier d’un niveau de sécurité encore plus strict. Autant anticiper dès maintenant ces différentes exigences.